10 Novembre 2017 - 23 Décembre 2017
Angela Detanico et Rafael Lain
OCEANS
Pour leur seconde exposition monographique chez LMNO les artistes brésiliens Angela Detanico & Rafael Lain nous proposent de découvrir, en exclusivité, une partie des fruits de leur résidence dans la prestigieuse Villa Kujoyama à Kyoto.L?exposition s?articule autour de l?idée d?un jardin japonais. La nature s?y construit mais elle s?y contemple aussi. Matériaux et jeux d?échelles s?y intervertissent. Les graviers blancs font écho aux mouvements de l?eau.Au sol de la galerie, une sculpture de la série « Amplitude ». Il s?agit d?une typographie ayant comme principe fondateur de poser des cercles concentriques comme des propagations d?onde sur un plan d?eau. Un cercle équivaut à un A, deux cercles à un B etc. Si le visiteur compte les cercles, il décryptera le nom de l?exposition.Dans la continuité de cette série, dont nous avions présenté la sculpture « Flow» à Art Brussels en avril dernier, LMNO a souhaité produire pour la première fois un multiple tiré à 28 exemplaires utilisant la même typographie mais écrivant le terme « Union » cette fois.
De grands tirages ponctuent l?accrochage. Il s?agit de paysages. La vision à distance permet de percevoir une ligne d?horizon, des montagnes et autres éléments naturels. En se rapprochant, l?image se dissout au profit de la multiplication d?un terme qui vient en résonance à l?image.Ainsi les mots « distance » et « horizon » sont répétés des milliers de fois de sorte qu?il constitue l?image, d?une part, deux monts écartés l?un de l?autre et de l?autre une plage s?étallant à l?infini.
Un autre aspect de l?esthétique d?Angela et Rafael est proposé à travers une vidéo cette fois. Les mots se font formes et deviennent des nuages « Les Nuages de Kyoto » où les haikus de Matsuo Basho (célèbre poète japonais du XVIIème siècle) se transforment en zones ouatées et délicates.La série « Musica Viva » est le fruit d?une analyse minutieuse de la production du graphiste Josef Muller-Brockmann qui créa nombre d?affiches pour un festival de musique en Suisse dans les années 60. Celles-ci sont traduites dans la fonte Helvetica Concentrated créée en 2004 par nos artistes. Le principe de celle-ci étant de mesurer la quantité d?encre nécessaire à l?impression de chaque caractère de la police Helvetica. Un « i » aura un tout petit diamètre alors que le « w » en aura un grand. Le sens devient forme rejoignant encore plus la forme d?une partition graphique.
"les nuages de temps à autre
accordent une pause
à ceux qui contemplent la lune"
Dans l??uvre « Pleiades », de petites lettres en argent virevoltent sur le mur de la galerie comme des étoiles dont le positionnement serait géo-alphabétique.
Du Japon, nos artistes nous sont revenus aussi avec une envie d?ikebana (art floral traditionnel) conceptuel. Cinq vases pour cinq lettres. Le nombre de fleurs correspondant au positionnement d?une lettre dans l?ordre alphabétique. Nous sommes donc en présence du terme « Still » qui évoque still life mais à l'inverse de notre habitude de traduction française, nous la traduirons non pas par « nature morte » mais bien comme "nature tranquille", "silencieuse".
La série « Musica Viva » est le fruit d?une analyse minutieuse de la production du graphiste Josef Muller-Brockmann qui créa nombre d?affiches pour un festival de musique en Suisse dans les années 60. Celles-ci sont traduites dans la fonte Helvetica Concentrated créée en 2004 par nos artistes. Le principe de celle-ci étant de mesurer la quantité d?encre nécessaire à l?impression de chaque caractère de la police Helvetica. Un « i » aura un tout petit diamètre alors que le « w » en aura un grand. Le sens devient forme rejoignant encore plus la forme d?une partition graphique.