ART BRUSSELS
Nicolas Floc’h et Pep Vidal


Pour sa troisième participation à Art Brussels, LMNO propose la rencontre de deux mondes, celui des Sciences et de l’Art. Les deux propositions sont illustrées par Nicolas Floc’h et Pep Vidal.

Pour Nicolas Floc’h, la composition du milieu marin, c’est-à-dire les sédiments, les planctons et les matières détritiques qui sont contenues dans la masse d’eau, va déterminer sa turbidité, mais également sa couleur.

Nicolas Floc’h explore depuis 2015, avec les chercheurs de la Station marine de Wimereux, la question de la couleur de l’eau et de sa relation à la productivité des océans. À partir de la couleur, on peut déterminer la composition des milieux et le type de phytoplancton présent, élément vital pour les espèces marines et pour l’ensemble des espèces de la planète, jouant un rôle essentiel dans la régulation du climat.

Le travail sur la colonne d’eau et la couleur nous relie à un champ en fleur tel que les impressionnistes ont pu le représenter mais qui deviendrait, sous l’eau un monochrome vert, bleu ou rouge. Cette vision nous renvoie ainsi à l’histoire de la peinture, de l’art et notamment à celle allant du monochrome aux installations immersives, d’Alphonse Allais, d’Yves Klein jusqu’à James Turrell ou Ann Veronica Janssens. Si l’on change d’échelle, celle des formes du plancton coloré, on entre dans les planches d’Ernst Haeckel, les architectures de Buckminster Fuller... La turbidité serait donc au paysage sous-marin ce qu’est l’horizon au paysage terrestre, son point de fuite, vers le monochrome.

Pour la première fois, Nicolas Floc’h présente durant la foire, une sculpture, reproduction précise de micro algues unicellulaires réalisée grâce à l’imagerie 3D haute précision à une échelle permettant d’approcher leurs formes et par là même la formation de la couleur.

Le travail sur la colonne d’eau et la couleur se poursuit actuellement avec les équipes de Wimereux (Hubert Loisel, Fabrice Lizon), dans le cadre de deux projets, « Initium Maris » et « Watercolors » produit par Artconnexion et OAO. Suite à sa résidence à bord de la Goellete Tara en 2017, Nicolas Floc’h travaille également avec les équipes de Plankton Planet / Station biologique de Roscoff (Colomban de Vargas, Noan le Bescot, Sébastien Colin) sur les formes des planctons.

Pep Vidal, mathématicien, physicien et artiste, travaille sur le concept des changements infinitésimaux – des changements minuscules que l’on ne peut voir que lorsqu’un plus gros changement arrive – et des systèmes – espaces où ont lieu les changements infinitésimaux. Il a montré son travail lors d’expositions personnelles au Centre d’Art Abrons (New-York), au Musée Nationale d’Art de Catalogne MNAC (Barcelone), à la galerie ADN (Barcelone), à la galerie LMNO (Bruxelles). Il a aussi participé à plusieurs expositions collectives comme au Kunsthaus Baselland (Basel), à l’Iselp (Bruxelles), à Société (Bruxelles), à la Fondation Joan Miró (Barcelone), ou encore à la Fondation Antoni Tàpies (Barcelone).

A chaque fois, il a présenté des nouvelles œuvres qu’il a réalisées durant sa résidence à la Rijksakademie, Amsterdam en 2018. Ces œuvres sont basées sur l’idée du chiffre 2 : le chiffre minium pour une interaction entre deux systèmes. Deux est le plus petit nombre premier. Deux et trois sont les seuls nombres premiers consécutifs. Deux est le troisième (ou le quatrième) nombre de la suite de Fibonacci. Deux est la base du système binaire, largement utilisé en informatique. Le plus petit champ a deux éléments.