Dans le sillon de son exposition monographique au BPS22, Adrien Lucca réexplore, pour son quatrième solo à la Galerie LMNO, ses recherches récentes sur la lumière et la création de motifs qu’il nomme « dentelles ». Ce nom fait référence à leurs qualités ornementales et à leur structure constellée de tissages d’éléments géométriques et d’entrelacs. Entre le dessin, la peinture et une utilisation de la couleur qui rappelle le vitrail, une nouvelle série d’œuvres sur papier donne un aperçu de la richesse et de la cohérence des formes développées à d’autres occasions en volume ou en verre. Chaque œuvre porte le titre d’un projet réalisé ou bien celui d’un lieu (Rome, Tournai…) Il s’agit donc d’un travail de mémoire, rétrospectif et réactualisé par les contraintes du papier, du dessin, de la peinture et du petit format. Les formes y naissent à l’intersection entre recherches mathématiques, science de la couleur et références à l’art médiéval. Elles font notamment écho aux vitraux de par leur luminosité accentuée par la couleur grise du papier.
À proximité, une installation murale de plus grand format incarne les recherches de l’artiste combinant lumière artificielle et peinture in situ. Elle s’intègre dans le nouvel espace de la Galerie LMNO. Les couleurs y changent subtilement au fil du temps, entre apparition et disparition.
Adrien Lucca (1983, Paris, France) a étudié à l'École de Recherche Graphique à Bruxelles en Belgique (2004-2009) et a été chercheur dans le département Fine Art à la Jan van Eyck Academie à Maastricht aux Pays-bas (2010-2011). Il est professeur à l'École Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre depuis 2012. Depuis 2009, il développe une pratique artistique autour de la géométrie, la couleur, la lumière, la physique et la perception. Il a exploré en profondeur les interactions entre lumière naturelle et artificielle, la couleur des pigments et du verre dans plusieurs projets d’ampleur dans l'espace public comme "Voûte céleste" (2023, Tournai), "Mosaïque quasicristaline" (2022, Charleroi), "Microkosmos" (2018, Bruxelles), "Dentelles de lumière" (2018, Rome), "Yellow-free zone" (2018, Rotterdam) ou encore « Soleil de minuit" (2017, Montréal). En parallèle à une étude de l'utilisation de la lumière et de la couleur dans l'histoire de l'art, Lucca a appris la science contemporaine de la couleur auprès de spécialistes et il s'est construit un laboratoire où il utilise la chimie, la spectrométrie, l'électronique et l'informatique à des fins artistiques.